Histoire
de l'édifice
Après l'incendie
de Vitry par les troupes de Charles-Quint en 1545 et le démantèlement
de sa forteresse, à l'emplacement de Vitry-en-Perthois, François
Ier ordonne la reconstruction de la cité, à proximité
du confluent de la Saulx et de la Marne. Conçue comme une place
forte, elle fut l'oeuvre de l'architecte militaire bolonais Jérôme
Marini.
Donnant
sur la place centrale, fut édifiée en 1557 une église
provisoire en pans de bois et torchis, à la façon des
maisons champenoises de l'époque. On peut encore voir de nos
jours de telles églises dans la région du Der (Outines,
Drosnay, etc.).
En
1629, sous le règne de Louis XIII, on décida de construire
l'édifice que nous admirons aujourd'hui. Les travaux s'échelonnèrent
jusqu'en 1754, sous le règne de Louis XV.
Durant
les 125 années de travaux, l'église primitive fut conservée
pour la continuité du culte, le bâtiment en construction
l'entourant et l'envoûtant peu à peu. En 1755, devenue
inutile, elle fut démolie.
Des
boiseries de style Louis XV adossées à un mur, que nous
retrouvons aujourd'hui ceinturant la chapelle Sainte-Jeanne d'Arc, fermaient
alors le fond du choeur à la hauteur du dernier pilier. Il faudra
attendre un siècle et demi pour que l'église soit achevée
: le déambulatoire, la chapelle absidiale et les sacristies seront
construits entre 1895 et 1898.
L'église
de Vitry-le-François est un des monuments caractéristiques
de l'architecture religieuse dite classique des XVIIe et XVIIIe siècles,
avec sa marque de grandeur austère, de froide solennité.
L'ensemble donne une impression d'harmonie et de mesure. L'imposante
façade d'une hauteur de près de 42 mètres est constituée
de trois étages de portails, de deux tours carrées et
de fenêtres, le grand portail et la fenêtre centrale étant
flanqués de doubles colonnes.
A
l'intérieur, la nef, lumineuse et sobre, est majestueuse avec
ses piliers couronnés de chapiteaux corinthiens. La corniche
aux modillons ouvragés, la coupole de la croisée des transepts
et les voûtes aux arrêtes vives et croisées s'élèvent
à 24,80 mètres de hauteur, pour un édifice qui
mesure près de 85 m. de long pour 32 mètres de large.
Dans
cette nef, il faut noter l'audacieux arc en anse de panier de la travée
centrale (photo) qui remplace un pilier intercalaire
(le 3ème), et la large fenêtre en forme de coquille qui
le surmonte au-dessus de la corniche.
Cette
église fut une collégiale confiée à un chapitre
de chanoines réguliers augustins jusqu'à la Révolution
française.